Le fou dansant
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Entrez, entrez par ici, bienvenue à Zappaland, royaume du rire, de la folie, des voltiges et du sexe ; joignez la danse des joyeux lutins qui n'en font qu'à leur tête ; 8 000 Parisiens sont entrés, trois soirs durant, se bousculant dans un Pavillon de Paris prêt à éclater.
Rires, joints, des gens assis partout, une ambiance un petit peu oubliée ces derniers temps, celle des amateurs du grand huit ; les lumières s'éteignent et le grand huit arrive en chair, en os, en cheveux, et en pantalon de toile claire ; ses six musiciens se placent derrière leurs instruments respectifs, et, « I'mm a dancing fool oo-ool... » le fou dansant est bien là, et malgré que ce soit le premier soir et qu'il semble légèrement fatigué, Frank Zappa nous déballe le grand jeu : pas de reprises, ou peu, un répertoire tout nouveau, serré à bloc, ne laissant aucun répit au spectateur : tous les morceaux s'enchaînent, il ne fait qu'un break en deux heures ;
et puis Zappa aime faire des surprises ; il commence un thème et casse le rythme, faisant uniquement ce que l'on attendait pas ; et si, à force de l'écouter, on commence à comprendre ses lubies et ses manies, aussi bien scéniquement, techniquement que dans le contenu de ses textes (critiques féroces de ses anciens ennemis : WASPS, bêtise, blocages, comme de ses nouveaux : disco, punk), il connaît lui aussi les nôtres à fond ; et c'est pourquoi après une première partie presque trop précise, trop parfaite d'aventures organisées, il dévoile une deuxième partie plus instrumentale, plus répétitive, frôlant par moments le free-jazz.